Réseauter comme introvertie

ciel bleu et hautes herbes en contrejour

J’ai récemment participé à une activité de réseautage et… comment dire. Heureusement que la conférence fut instructive et inspirante, parce que la partie réseautage n’a pas été un succès de mon côté.

L’ambiance était accueillante et conviviale; l’événement, décontracté; le buffet, alléchant. Absolument rien à redire du côté de l’organisation.

Non, le « problème » (notez les guillemets) se trouvait entièrement de mon côté. À part des remerciements rapides aux conférenciers avant de quitter, j’ai discuté avec un grand total de deux personnes.

Je suis partie déçue et déconfite, d’autant que mon employeur a déboursé le billet. La partie conférence en a valu la peine, mais j’y allais aussi avec un objectif de réseautage. J’aurais facilement pu aborder plus que deux personnes…

Et, en même temps, je ne l’ai pas pu, et je ne m’en veux pas. Je trouve ça dommage, c’est sûr, mais j’ai sincèrement fait tout ce dont j’étais capable, ce soir-là.

Recharger mes batteries comme introvertie

Comme introvertie, je recharge mes batteries dans la solitude. Je vous en parle dans cette réflexion sur la gestion de mon énergie.

Or, au moment de l’événement, il y avait (très) (trop) longtemps que je n’avais pas eu de long moment seule.

Par « long moment seule », j’entends 24h à 48h sans famille ni personne, à vivre à mon rythme, à faire ce qui me plaît (et ce qui doit être fait) dans l’ordre que je veux, à manger ce dont j’ai envie à l’heure qui me convient, etc.

Ça sonne égocentrique, voire égoïste.

Ça l’est. Et c’est correct.

Comme maman, je priorise presque systématiquement la routine des enfants, leurs besoins et leurs préférences. Comme conjointe et co-parente, je planifie et négocie avec mon chum pour l’horaire, les repas, les activités, etc.

Tout ça se passe très bien 95% du temps. Ce ne sont pas des problèmes, ni une corvée. Je suis contente d’être une maman et une partenaire de vie. Je choisis avec plaisir de prioriser mes enfants et de collaborer avec mon chum.

Ça n’empêche pas l’usure mentale et émotionnelle, à la longue.

Avec l’exercice du vase, j’ai réalisé à quel point j’ai besoin de longues périodes en solo pour recharger complètement mes batteries. Une heure, deux heures, une demi-journée ici et là… ça fait du bien, mais c’est plus un ralentissement des fuites qu’un remplissage. Ça me prend deux jours pour faire cesser les fuites, colmater les brèches et remplir le vase.

Heureusement que ce n’est pas plus long, parce qu’après 48h sans mes amours, ils me manquent beaucoup! À leur retour, j’ai la tête claire, je suis entièrement présente et je peux apprécier pleinement leurs chansons, leurs demandes, leurs jeux. Je suis aussi capable de redevenir une amoureuse, et pas seulement une co-parente qui s’écroule en soirée.

Un contexte défavorable

Revenons à la soirée de réseautage. Lorsqu’elle a eu lieu, ma dernière pause-recharge remontait à plusieurs semaines. Quelques mois, même. Les symptômes d’épuisement se manifestaient de plus en plus intensément, pour me signaler que j’approchais du seuil critique.

Fatigue, irritabilité, incapacité à prendre des décisions simples, hypersensibilité aux bruits (avec deux bambins qui adorent chanter à tue-tête… pas facile!), etc.

J’avais recommencé à m’endormir sur le divan avant le souper. Une fois les enfants couchés (par mon chum, papa 120% impliqué), je me sentais en shut down. Je ne pouvais plus tenir de conversation, ni me concentrer sur un livre ou un film. Tout m’agressait.

Il a donc été décidé que mon chum emmènerait les enfants à l’extérieur pour une fin de semaine, question de me permettre de rétablir mon équilibre énergétique. On cible une date, super.

La soirée de réseautage a eu lieu la veille de leur départ.

Autant dire que je me sentais complètement à plat avant même d’arriver. Parmi les facteurs aggravants:

  • l’événement avait lieu le soir, après une journée de travail comprenant quelques rencontres;
  • je ne connaissais personne sur place;
  • le niveau sonore a rapidement monté dans la petite salle;
  • je suis déshabituée des contacts professionnels en personne, étant 100% en télétravail depuis trois ans;
  • il y avait longtemps que j’avais réseauté, point.

Résultat: une partie de mon cerveau cherchait à s’éteindre pour se protéger, tandis que l’autre voulait profiter de la soirée et faire bonne impression.

Élément positif: avant la conférence, j’ai connecté avec une personne fort sympathique. Notre discussion était naturelle et intéressante. Toutefois, nous sommes restées dans notre bulle, alors que j’aurais dû/pu montrer de l’ouverture envers d’autres personnes.

Après la conférence se déroulait une deuxième période de réseautage informel, mais la partie de mon cerveau en shut down l’emportait. J’ai remercié les conférenciers, et j’ai filé.

Il faut dire que je devais aussi conduire 30-40 minutes pour rentrer, et que conduire dans le noir me demande beaucoup de concentration.

Bref, une soirée exténuante. En même temps, une soirée stimulante. J’aurais aimé avoir l’énergie d’en profiter à fond. Mais ce n’était pas le cas, et j’ai géré le tout du mieux que je pouvais. Malgré le manque de résultat côté réseautage, je suis satisfaite:

  • d’avoir détectée et compris mes signaux de fatigue;
  • d’avoir respecté mes limites, évitant ainsi de les dépasser et de m’épuiser encore plus;
  • d’être partie avant que conduire devienne dangereux;
  • d’avoir créé une connexion de qualité avec une personne;
  • de m’être présentée à l’événement seule.

Pistes de solutions

Que faire pour une prochaine expérience plus profitable? J’ai pensé à quelques pistes.

  1. Planifier des périodes de solitude plus rapprochées, au lieu d’attendre que l’épuisement se manifeste.

Les fins de semaine se remplissent vite avec une jeune famille. On est rendus à prévoir nos activités en mai et juin. Si on ne planifie pas mes périodes de rechargement à l’avance, elles attendent quelques semaines après les signaux de fatigue, ce qui peut être trop long.

  1. Choisir un événement de réseautage plus tôt en journée.

Pas évident à contrôler, car je ne contrôle pas l’horaire des événements pertinents. La conférence en question était vraiment intéressante et n’avait lieu que cette fois-là. Toutefois, il existe des déjeuners ou des midis conférences, et je pourrais regarder de ce côté.

  1. Éviter de planifier des rencontres dans la journée, lorsque je participe à un événement de soir.

Encore une fois, ce ne sera pas toujours applicable, puisque ça dépend de mes mandats, de la disponibilité des clients, des rencontres déjà prévues, etc. Néanmoins, je pourrais essayer d’alléger mon horaire de la journée, ou du moins de l’après-midi.

Avez-vous d’autres suggestions? Notez que je ne suis pas gênée de me présenter et d’aborder d’autres professionnels lorsque je suis en forme. Ce n’est pas un enjeu de timidité. C’est en état d’épuisement qu’aller vers les gens (to outreach) devient trop demandant.

Si vous avez un truc pour être moins agressée par les bruits ambiants, je suis preneuse! J’ai pensé aux bouchons d’oreilles… Ça manquerait sans doute d’élégance 😂

Gestion de l’énergie: flux, sources et fuites du vase

Image de couverture: Vase d'eau

J’ai vécu quelques épisodes d’épuisement dans la dernière décennie. Ce n’est que tout récemment que j’ai bien compris l’origine de ces phases, ou plutôt «les origines», puisqu’elles changent selon le contexte. L’exercice du vase, que je vous présente dans cet article, m’a beaucoup aidée à concrétiser et à comprendre ma situation. C’est un bon outil pour avoir une vision d’ensemble, et pour trouver des solutions ou plus facilement lâcher prise.

L’exercice du vase fait réfléchir sur 5 éléments qui forment le portrait d’une dynamique énergétique individuelle. Ce n’est pas un exercice scientifique, ni un outil utilisé en psychologie; juste une mise en image que j’ai élaborée pour m’aider à comprendre et à expliquer mes propres enjeux, et à leur trouver des solutions.

Élément 1: l’eau, ou l’énergie

Dans cet exercice, l’énergie est représentée par de l’eau (ça pourrait être un autre liquide, à votre préférence). L’eau est fluide, en quantité potentiellement renouvelable et donc infinie, comme l’énergie.

Comme l’eau, l’énergie peut prendre différentes formes et être plus ou moins fluide.

Élément 2: le vase, ou l’énergie d’une période X

Le vase représente la quantité d’eau (ou d’énergie) que l’on «détient» ou dont on profite, pour une période donnée. Ce peut être une journée, un mois, la durée d’une conférence, etc., selon ce qui est pertinent pour vous.

Pour ma part, une période d’une semaine me permet d’inclure les aspects familiaux, professionnels, amoureux, personnels, etc. sans trop entrer dans le détail. Le vase représente donc mon potentiel d’énergie pour une semaine.

Le vase représente la quantité d’énergie potentielle pour une période donnée

Élément 3: le robinet, ou les sources d’énergie

Le robinet représente ce qui apporte de l’énergie, donc tout ce qui «énergise». Sans énergie, impossible de fonctionner. Avec une énergie réduite (ou un mince filet d’eau, ou une quantité restreinte), on fonctionne de façon ralentie, insatisfaisante, voire éventuellement dangereuse pour la santé mentale et physique.

Les sources qui alimentent le robinet varient d’une personne à l’autre selon différents facteurs: nature introvertie ou extravertie, contexte familial, occupation, marge de manœuvre avec son horaire, etc. Il est important d’identifier vos propres sources d’énergie afin d’assurer le remplissage de votre vase.

Le robinet représente les sources d’énergie propres à une personne

Par exemple, je suis une solide introvertie, donc j’ai besoin de solitude pour recharger mes batteries. Une personne extravertie aura, au contraire, besoin de s’entourer.

Aussi, je suis plus efficace lorsque j’ai de l’espace, qu’il soit physique ou temporel. Les échéanciers très serrés ne me stimulent pas du tout, même si je suis capable de les respecter. Les endroits encombrés et désordonnés nuisent à ma concentration. D’autres personnes ont besoin de leur cocon pour être productives, ou encore de suivre un horaire strict.

Autre exemple: dans une journée, je fonctionne bien par périodes d’intense productivité, entrecoupées de pauses. Dans une semaine, je préfère aussi répartir la charge de travail sur l’ensemble des jours afin de me reposer au travers en continu. D’autres personnes préféreront attendre à la dernière minute et profiter de l’adrénaline de la pression, et d’autres «clancheront» le travail afin de se reposer pendant quelques jours consécutifs.

Évidemment, ces éléments sont des généralisations et des idéaux. Je suis capable de gérer une remise de dernière minute, une période de travail plus chargée, etc. Aucun problème si c’est occasionnel: l’idée n’est pas d’avoir un débit parfaitement régulier. Par contre, des sources d’énergie constamment variables ou taries peuvent conduire à l’épuisement. Ce qui nous mène à…

Élément 4: les trous, ou les fuites d’énergie

Les trous correspondent à ce qui «prend» de l’énergie. Les ouvertures varient en diamètre, en hauteur, en durée de vie, etc. selon leur nature, la vôtre, le contexte, etc. Tout vase a des trous, puisque vivre – et survivre! – implique de dépenser de l’énergie. Un trou n’est donc pas nécessairement problématique.

Le trou représente une fuite d’énergie, quelle que soit sa nature

Ainsi, il y a des trous de grosseur «normale», situés à la moitié du vase ou plus haut. Ces trous représentent des activités courantes: travailler, s’occuper de la famille, cuisiner, entretenir des amitiés, etc. Ces activités «prennent» de l’énergie, mais pas de façon excessive: elles ne vident pas complètement le vase.

Certains trous se résorbent avec le temps. Ainsi, devenir parent peut créer de gros trous d’énergie dans le vase, surtout au début. Au fur et à mesure que bébé grandit et gagne en autonomie (et qu’on retrouve un rythme de sommeil normal!), ces trous rapetissent, remontent un peu, et deviennent moins critiques.

D’autres trous peuvent se créer au fond du vase, mais de façon très temporaire: un rush au travail, un épisode de gastro avec de jeunes enfants, un déménagement, etc. L’énergie est alors vite dépensée, et il est difficile de répondre aux besoins plus en hauteur sur le vase, qui tiennent davantage de la routine.

À noter que les «fuites d’énergie» n’équivalent pas à des fuites de bonheur. On peut être heureux et complètement épuisé. Lorsque cet état d’épuisement est temporaire, ça se gère bien. Toutefois, lorsqu’il perdure, et selon la nature des fuites, il peut affecter le moral. Il est alors important de trouver des solutions (on y arrive!).

L’accumulation de trous peut aussi poser problème. Un grand nombre de petites fuites mène à un vase aussi vide que quelques trous de grande ampleur. C’est là que l’exercice du vase peut être révélateur, à mon avis. Parfois, on minimise l’impact d’avoir de multiples engagements: «Oui mais c’est juste ça, ça ne me prend pas de temps, ça me fait plaisir, etc.» OK, mais si l’eau fuit votre vase plus vite qu’elle y coule, vous voilà en déficit d’énergie.

Élément 5: les solutions aux fuites

Bonne nouvelle: les trous dans le vase ne sont pas permanents. Différentes solutions permettent de réduire les fuites, voire de les arrêter. Selon la nature du trou, les circonstances, les moyens disponibles et les priorités, elles pourront être priorisées et/ou combinées.

  1. Le temps: on l’a mentionné plus haut, le temps peut réduire le diamètre des trous, les faire remonter sur le vase ou les boucher complètement. Notre contexte de vie évolue au fil des ans. On termine l’école et les boulots à temps partiel, les enfants vieillissent, etc.
  2. Les patchs: ce sont des solutions temporaires, adéquates surtout pour de petites fuites. Par exemple, le manque d’énergie lié à une mauvaise nuit peut être compensé par une ou deux tasses de café supplémentaires. Par contre, plus de caféine ne sera pas d’un grand secours pour quelqu’un qui ne dort pas plus de 2 heures consécutives depuis plus de deux ans (merci, bébé no2 #casvécu).
    C’est comme mettre une patch de 4 pouces carrés sur une toile de tente de camping déchirée de bas en haut: inutile. La même patch sera pertinente sur trou isolé et de petite dimension.
  3. Le plâtre: c’est une façon plus solide de boucher des trous. Elle demande plus d’efforts, plus d’application, et les joints peuvent demeurer fragiles. Le plâtre correspond à des solutions plus exigeantes à appliquer, mais aussi plus durables: se mettre sérieusement à l’exercice, commencer une thérapie, se distancer d’une personne toxique, etc.
  4. Les bouchons: lorsqu’il y a parfaite correspondance entre le bouchon et le trou, l’eau cesse de fuir. Le «problème» est alors réglé de façon durable. Toutefois, trouver et insérer le bouchon parfait peut être difficile. Concrètement, il s’agit de décisions qui changent le cours d’une vie: mettre fin à une relation toxique, quitter un emploi, etc.
    Ça ne se fait pas à la légère, puisque c’est (pratiquement) permanent. Ce qui est justement l’intérêt!
Les solutions, de haut en bas: la patch, le plâtre et le bouchon. Un trou peut aussi se combler de lui-même avec le temps.

Patcher une fuite lorsque le vase est vide

Un problème majeur en cas d’épuisement, c’est que trouver et appliquer une patch, de la potée ou un bouchon demande aussi de l’énergie. Difficile de réparer son vase lorsque des trous béent au fond et qu’on n’est plus capable de fonctionner.

Il faut alors aller chercher de l’aide, la moindre soit-elle.

Voici quelques ressources pour les vases vides:

  • Si votre moral est affecté profondément, composez le 1-866-APPELLE (Centre de prévention du suicide du Québec)
  • Le PAE de votre employeur peut offrir un service de soutien et vous mettre en contact avec différents intervenants, incluant des psychologues ou psychothérapeutes.
  • Psychothérapeutes et psychologues sont formés pour vous aider à trouver les patchs, plâtre et bouchons adaptés à votre situation.
  • Votre conjoint ou conjointe, votre famille élargie, vos amis, vos voisins… Parfois, une discussion sur les besoins ou un coup de main pour le quotidien fait une grande différence. Vous pouvez changer la répartition des tâches ménagères, discuter au téléphone plutôt que de vous voir en personne, demander qu’on tonde votre pelouse si sortir est trop exigeant en ce moment, etc.

Un exercice de compréhension et de lucidité

L’exercice du vase fournit une vue d’ensemble qui permet de bien comprendre une situation, ses besoins et ses enjeux.

Il aide à voir ce sur quoi on a le contrôle et ce sur quoi il vaut mieux lâcher prise. Cela permet de mieux cibler les efforts, ainsi que de faire la paix avec les fuites inévitables.

De plus, il peut rendre lucide quant aux solutions choisies (une patch n’est pas un bouchon: c’est mieux que rien, mais la fuite perdure!).

Je vous invite à prendre un moment pour réfléchir à votre propre vase d’énergie. Votre flux d’eau est-il régulier, ou bien votre vase est-il constamment à sec? Quelles sont vos sources et vos fuites d’énergie? Certaines fuites sont-elles problématiques? Quelles solutions pouvez-vous mettre en place pour améliorer votre gestion d’énergie?

Je vous fournis un format imprimable de l’exercice (format PDF). N’hésitez pas à l’utiliser!

Bonne réflexion!

Crédit des icônes

Les icônes utilisées pour créer le visuel de l’exercice viennent de Flaticon. Voici les crédits respectifs :

Refresh. Repeat.

Vue du Lac Dupuis au Resort L'Estérel

En 2019, j’ai participé à la retraite de Mélissa Miron, dont la thématique était Refresh. Ce fut un moment charnière dans ma vie.

J’écris ceci parce qu’aujourd’hui, quatre ans pratiquement jour pour jour, je me retrouve au même hôtel, cette fois en solo, dans un contexte à la fois complètement différent et très similaire.

À la retraite, mon premier enfant n’avait pas encore un an; j’ai maintenant un autre bambin qui a presque deux ans. Mon quotidien se colle à leur routine, rassurante et nécessaire, mais aussi contraignante et déconnectée de mon rythme naturel.

Je suis dans un état avancé d’épuisement physique et mental: le hamster tourne, tout étourdit, incapable de s’arrêter. Ajoutons les nuits interrompues depuis plus de deux ans par l’insomnie de grossesse et les nuits incomplètes de bébé… Ouf!

Refresh a permis d’apaiser le tourbillon du hamster, de poser mes idées et de renouer avec qui j’étais hors mon nouveau rôle de maman.

Aujourd’hui, je viens reposer mes oreilles, suivre mon rythme et rallumer ma flamme créative. Preuve: cet article, que je n’aurais jamais eu l’espace mental d’écrire, à la maison!

Ouvrir les perspectives

La retraite Refresh a marqué un tournant dans ma vie. C’est là que des « fausses croyances » se sont révélées et que l’horizon des possibilités s’est ouvert.

Depuis des années, je recherchais la stabilité. Comme je me sentirais mieux une fois stable, ma carrière établie, mes déménagements en série terminés, etc. C’était la solution à mes tourments, à mon stress, à ma fatigue. Une valeur fondamentale que je recherchais désespérément. I was craving it.

Refresh a fait voler cette idée en éclats.

Ce n’est pas de stabilité dont j’avais besoin. J’avais besoin d’embrasser le mouvement.

Danse, randonnée, course à pied. Les aléas de la carrière, le crayon qui court sur le papier, les idées qui volent follement. Tout est mouvement dans ma vie. Et ce n’est qu’en 2019 que je l’ai réalisé.

J’ai lâché prise sur la stabilité, j’ai adopté le mouvement.

La maternité: douce violence

J’adore mes enfants avec chaque parcelle de ma chair et de mon âme. En même temps, je trouve la maternité difficile, contraignante, parfois violente. Mes enfants sont encore tout petits et je sais que mes enjeux se résorberont d’eux-mêmes avec les années. Ça reste épuisant sur le coup.

Ainsi, mettre en place une routine va de soi pour répondre à leurs besoins de sécurité, de stabilité, etc.

Et c’est ainsi que je mesure l’ampleur de ma fausse croyance d’antan: cette routine que j’avais tant désirée, elle m’étouffe.

Évidemment, elle n’est pas basée sur mes besoins ni sur mon rythme. On en tient compte, mais ceux des enfants l’emportent encore. Et les matins, ben ce sont des matins tourbillons, souvent joyeux mais bruyants, où toute mon attention est accaparée par deux créatures peu autonomes.

Les journées passent vite, le soir arrive avec les rires et les câlins, l’enchaînement des étapes, les jeux et la vigilance constante, les petites chicanes et les grands cris… Rien pour relaxer!

(Je précise que j’ai un conjoint hyper impliqué, qui en fait plus que moi côté tâches ménagères et soin aux enfants. Je ne porte pas toute la charge mentale dans notre couple.)

Une fois les petits couchés, je suis vidée. Mentalement, cognitivement, énergétiquement.

Oui, il y a des pauses, des sorties, des variations. Elles sont plus rares qu’elles le devraient, sans doute. D’où mon séjour loin de la maison, pour quelques jours.

Besoin fondamental: l’espace

Avec le mouvement, j’ai découvert mon besoin fondamental d’espace.

De l’espace physique pour bouger, pour circuler, pour voir au loin (j’adore la montagne).

De l’espace mental pour ma créativité, mon inspiration, ma performance.

De l’espace affectif pour apprécier, communiquer, connecter.

Comment embrasser le mouvement lorsqu’on est contraint?

J’ai donc créé cet espace de temps, de lieu, de silence, de liberté, en écho à cette retraite de 2019 qui m’a fait tant de bien.

Aucune coach et aucun groupe ne m’accompagne, mais je ne suis pas seule pour autant. Ma famille m’habite toujours, évidemment, mais aussi les leçons apprises au fil de mon développement personnel et professionnel.

Lorsqu’on s’accroche à une valeur qui ne s’incarne pas, c’est possiblement une fausse croyance.

Porter attention aux schémas récurrents de notre vie révélera les vraies valeurs.

Il faut parfois changer de lunettes pour voir clairement.

Mission: optimiser les flux d’information

Valérie Auclair, conseillère en gestion de l'information

Mis à jour le 24 mars 2024.

Ma carrière ne suit pas un cours linéaire, mais elle revient toujours à cette notion: optimiser les flux d’information entre les personnes, entre les équipes de travail, afin de leur permettre de se concentrer sur leur expertise et de mieux performer.

Certaines personnes sont des créatrices, des instigatrices. La page blanche les inspire, la multiplicité des possibilités les stimule.

Pour ma part, je suis à mon meilleur devant de l’existant qu’il faut amener à un niveau supérieur. Que ce soit comme réviseure linguistique ou comme spécialiste en gestion documentaire, je suis à l’affût de toute amélioration potentielle.

  • Ajuster un texte pour que la compréhension du lecteur s’accorde le plus possible à l’intention de l’auteur
  • Rendre des phrases plus simples, plus fluides, pour faciliter l’assimilation du contenu
  • Réorganiser l’information d’une équipe ou d’une organisation pour que les personnes se concentrent sur leur expertise (au lieu de perdre du temps à chercher et à réinventer la roue)
  • Éliminer les irritants dans les transferts d’informations (technologiques ou humains)

Mon cheminement

Études

  • Baccalauréat en études littéraires
  • Maîtrise en sciences de l’information
  • Certificat de rédaction professionnelle

Le bacc pour devenir écrivaine et raconter des histoires. J’y ai appris à analyser, décortiquer, prouver et synthétiser. J’ai aussi fait une spécialisation en révision de la grammaire écrite.

La maîtrise pour devenir bibliothécaire et rester près des livres tout en gagnant ma vie. J’ai découvert la gestion documentaire en entreprise: aider les gens à mieux travailler m’a fascinée. Je me suis spécialisée en archivistique et en gestion stratégique de l’information.

Le certificat quelques années plus tard, pour revenir à ma passion de l’écriture. J’ai affiné mes aptitudes à la révision et j’ai fait un stage en rédaction web.

Expériences

  • Conseillère Documentation, Hydro-Québec Production
  • Conseillère Gestion de l’information documentaire, Hydro-Québec Production
  • Fondatrice, réviseure et blogueuse, Les Mots clairs (travailleure autonome)
  • Chargée de rédaction et de diffusion, Arrondissement de Rosemont-La-Petite-Patrie
  • Analyste, puis Conseillère en gestion de l’information, puis Conseillère en développement organisationnel, Chuck&CO

Concilier différentes façons de travailler et briser les silos: voilà ce qui m’allume le plus!

Plus on améliore la collaboration et l’efficacité d’une équipe de travail, mieux chacun se concentre sur son expertise – sa zone de génie -, et plus l’équipe performe.

Premières expériences

Chez Hydro-Québec, j’ai aidé mes collègues à respecter leurs obligations légales liées à la documentation et à améliorer leurs pratiques collaboratives, notamment par la gestion électronique des documents (Livelink).

J’ai travaillé avec des équipes variées: gestion, administration, ingénierie et technique, professionnels, corps de métier. J’aimais particulièrement être sur le terrain, dans nos belles centrales, et avoir un impact direct sur l’efficacité de mes collègues.

J’ai lancé Les Mots clairs en 2017, après une réorientation de carrière et mon départ d’Hydro-Québec. J’offrais des services de correction et de révision linguistique (suite Office, PDF, web).

Ce fut l’occasion d’apprendre les rouages de la gestion et du marketing de contenu. Le blogue des Mots clairs (WordPress) comptait plus de 50 articles et fut consulté par plus de 130 000 visiteurs.

Les Mots clairs ont aidé les Québécois à mieux communiquer par écrit.

Jusqu’en 2022, j’ai aussi aidé des gens avec leur projet de livre et animé des groupes et ateliers d’écriture. J’ai créé et publié différents guides en ligne pour rendre les blogueurs et autrices autonomes dans leur rédaction et révision.

Bref, je permettais à mes clients de mieux communiquer leur message à l’écrit.

Le travail en équipe me manquait, et j’ai eu la chance de joindre la dynamique équipe des communications de l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie (RPP). Une merveilleuse expérience qui m’a notamment permis d’apprivoiser le côté visuel des communications.

Pour les Mots clairs et RPP, je me suis occupée des réseaux sociaux et d’infolettres (Facebook, Instagram, Twitter, LinkedIn, Mailchimp). De formidables exercices de synthèse, de convivialité, de pertinence et d’inclusion.

J’ai également révisé et coordonné 4 numéros de la revue spécialisée Documentation et bibliothèques. Une belle expérience d’édition!

Retour à la gestion de l’information

Pour renouer avec le côté concret et structuré de la gestion documentaire, j’ai rejoint l’équipe de CHUCK&CO au début de 2021 en tant qu’Analyste Gestion de l’information. Je suis devenue Conseillère Gestion de l’information en janvier 2023.

Mes mandats concernent principalement l’intégration d’outils documentaires, l’architecture d’information dans des solutions numériques (notamment Microsoft 365), et la mise en conformité aux obligations de la « Loi 25 » (protection des renseignements personnels).

Dans ce rôle, je retrouve:

  • la joie de d’accompagner les clients dans l’amélioration de leurs pratiques,
  • la satisfaction de systèmes documentaires mieux organisés et plus performants,
  • le plaisir d’évoluer au sein d’une chouette équipe!

J’ai également l’occasion d’exercer ma plume technique en rédigeant des livrables et de la documentation interne, ainsi que ma plume marketing via des articles de blogue.

Direction: la gestion de changement

Depuis l’été 2023, j’ai le privilège de bâtir le nouveau département Développement organisationnel avec la VP Dominique Robichaud. Je suis maintenant Conseillère Développement organisationnel, et mes mandats ont évolué vers la gestion de changement et la formation.

En septembre 2023, j’ai obtenu la certification Praticienne du changement de PROSCI.

Concrètement, j’accompagne nos clients dans le volet « adhésion des utilisateurs » de nos mandats. Je crée et anime différentes formations, notamment Gérer le changement d’un projet en gestion de l’information, ainsi que des webinaires promotionnels. Je participe plus activement aux communications de l’entreprise.

Éventuellement, je souhaite orienter ma carrière vers l’amélioration continue. Avec, peut-être, un détour en gestion des connaissances? Qui sait!